Une nuit de mars 1999 – 29 000 pieds au-dessus de l’Adriatique…

Les avions de l’OTAN saturent le ciel de ce qu’on appelle encore, l’Ex-Yougoslavie. Au-dessus, un AWACS français (SDCA E3-F) contrôle les opérations, veillant à ce qu’elles se déroulent conformément au plan.

Tant de militaires et de drapeaux, tant de systèmes d'armes et d’aéronefs de toutes sortes, de fréquences radios, de liaisons de données et de liens satellitaires... c’est l’alliance de la puissance, de la vitesse et de l’horlogerie fine.

Tous concourent à un même objectif militaire... Pour l’atteindre, pour jouer cette symphonie martiale, il faut un chef d’orchestre qui domine toute la partition. C’est le boulot de l’AWACS !

La météo qui se dégrade, un avion ravitailleur qui n’est pas au rendez-vous, un pilote qui s’éjecte, les systèmes sol-air qui s’activent ou des chasseurs ennemis qui surgissent…Comme le reste de l’équipage, je dois anticiper, être prêt à réagir à tout évènement critique, prévisible ou pas. Je dois garder le contrôle pour éviter le pire ou en atténuer les effets.

Pourtant, je n’ai pas d’arme et notre avion non plus…je suis si loin d'être un guerrier. Je n’ai que trois atouts : un micro, un clavier et surtout, ce que dans notre jargon, on appelle la "God’s eye view" ou, mot à mot, la vue de l’œil de dieu. 

Ce que nous voyons, mes camarades et moi, personne d’autre ne le voit d’aussi haut, personne ne voit comme nous, tout ce qui vole de la mer Tyrrhénienne aux confins de ce qui fut jadis, l’empire romain d’Occident. 

Je vois et j’entends …j’entends toutes les fréquences qui crachent en même temps, des messages en rafale dans un anglais à peine audible, dénaturé par les grésillements et les accents multiples. 

Cette nuit-là, derrière mon écran, j’ai une fausse impression de puissance qui m’enivre quelque peu. Quelques mots choisis, transmis au bon interlocuteur et au bon moment, quelques clics sur mon clavier…et je pourrai peut-être changer le cours des choses ou le rétablir…qui sait.

Vous qui chaque jour, devez faire face à des situations complexes qui peuvent dégénérer en un instant par effet cascade, vous qui devez gérer une opération militaire, une opération de drones ou le trafic aérien, vous qui veillez sur une métropole objet de menaces protéiformes, un territoire soumis aux risques naturels multiples, un site aux activités ultra-sensibles qu’un accident ou une cyberattaque pourrait mettre en péril … Je peux vous aider. 

Je peux vous aider, vous et tous ceux qui contribuent à votre mission, à garder le contrôle, à acquérir la "God’s eye view" !

Je ne suis pas omniscient. Ma force, c’est mon vécu opérationnel, ce vécu qui m’aide à comprendre, non pas toutes les facettes de votre métier, mais au moins vos besoins et votre ressenti.

Philippe LOVICONI - votre conseiller opérationnel